Les âmes brûlées, Andrew Davidson

Publié le 9 Juin 2015

Les âmes brûlées, Andrew Davidson

La route, la nuit. Un accident de voiture. Et le feu, dévorant...

Au service des grands brûlés, un homme contemple son corps calciné. Les cendres d'une vie dissolue. L'Enfer lui a ouvert ses portes - plus rien ne le retient chez les vivants, sinon les visites régulières de Marianne Engel, schizophrène reconnue.

Et celle-ci de lui raconter une bien étrange histoire. Une histoire d'amour fou qui débute à l'ombre d'un monastère, au XIVe siècle. Une histoire où grimacent les gargouilles, brûlent les damnés, planent les fantômes de Dante et des mystiques allemands. "Leur" histoire. "Leur" amour.

Ce qui est né par le feu renaîtra par le feu. Pour une ultime fois, les amants maudits traverseront chaque cercle de l'Enfer. Pour leur délivrance. Et leur rédemption...

Je ne sais par quel bout commencer ce billet… J’avoue que j’ai beaucoup aimé ce roman mais cet avis est très personnel car le roman divise les lecteurs. Je le comprends très bien car le style est un peu particulier.

Le héros n’est de prime abord pas des plus sympathique. Il est très cynique et n’attend rien de la vie qu’il a d’ailleurs brûlée (métaphoriquement parlant) par les deux bouts : sexe (c’est un acteur de films pour adultes, si vous voyez ce que je veux dire !), drogue etc. Ca ne l’émeut guère en fait. Il a la conviction que tout dans sa vie le prédestinait à prendre ces chemins vers la destruction. Il est cynique et on peine à avoir de la compassion au début. Toutefois, les choses évoluent petit à petit.

Ce qui m’a personnellement fait changer d’avis dans un premier temps, ce sont les souffrances qu’il endure suite à son accident. Son corps est entièrement brûlé (au sens propre du terme cette fois-ci) à l’exception d’une petite partie au niveau de son cœur. Tout son parcours au service des grands brûlés nous est décrit. Rien ne nous est épargné. Chaque étape des soins est minutieusement décrite et j’ai parfois eu du mal à lire ses passages (petites nausées…) éprouvants. Puis, le roman prend des accents plus légers. Et là, j’ai vraiment changé d’avis sur le héros que j’ai commencé à apprécier.

Marianne Engel débarque et là le récit prend une tout autre tournure. Marianne est une schizophrène reconnue et rien au début ne peut contredire ce diagnostic. Elle vient au service des grands brûlés et commence à raconter à notre héros qu’ils se connaissent et ont vécu une histoire d’amour en Allemagne au XIVème siècle. Difficile de ne pas penser qu’elle est réellement cinglée ! Puis, elle tente de le convaincre et lui raconte des histoires d’amour et de passion.

Ces différentes histoires n’ont apparemment pas de liens avec le récit principal. Le lien entre ces récits annexes et le récit principal est pourtant évident : l’amour fou que l’on porte à une personne et pour lequel et on est prêt à tout endurer. J’ai personnellement adoré ces histoires (Sue, la jeune fille japonaise, etc.) et le talent de conteuse de Marianne va aider notre héros à s’accrocher à quelque chose. Les différents récits ne perturbent pas l’unité du roman, ils s’imbriquent parfaitement.

Marianne Engel, je la considère comme le personnage principal avec notre héros, est une femme troublante, mystérieuse et convaincante lorsqu’elle nous raconte son histoire. De sa vie actuelle, on ne sait presque rien. Elle sculpte des grotesques (à ne pas confondre avec les gargouilles) qu’elle vend dans une galerie d’art et mène une vie solitaire avec son chien Bougatsa (une délicieuse pâtisserie grecque soit dit en passant….). C’est elle qui nous conte son histoire au XIVème siècle et quelle histoire !

J’ai été fascinée par cette histoire d’amour en plein Moyen-Âge allemand. Marianne vivait dans un couvent à avait la faculté de parler et comprendre plusieurs langues étrangères sans les avoir jamais apprises. Un jour, le couvent ouvre ses portes à deux mercenaires dont un grièvement blessé (le héros version médiévale). Elle le soigne, prend soin de lui et en tombe amoureuse. Elle fuit avec lui le couvent pour vivre cet amour. Mais, en ce siècle troublé, ne vont pas se déroulées sans difficultés car la condotta à laquelle appartenait le héros ne l’entend pas de cette oreille…

Pour conclure sur l’histoire, je dirai qu’outre d’amour il est question de rédemption et de seconde chance. Rédemption ? Oui car notre héros au contact de Marianne va peu à peu renoncer à ces démons. Il traverse et nous décrit l’Enfer (de Dante) et surtout son enfer. Il affronte peu à peu ses propres démons.

J’ai trouvé le roman très bien documenté. Que ce soit sur les soins aux grands brûlés, l’histoire de l’Allemagne au XIVème siècle ou l’œuvre de Dante, la Divine Comédie.

Pour conclure, je dirais que pour se faire une idée du roman, il faut le lire ! Oui oui je sais comme tous les romans ou livres ! Mais celui-ci est particulier car soit il plaît soit il déplaît et tous les types de lecteurs peuvent aimer comme détester. Ça vous avance beaucoup, hein ?! Pour ma part, bis repetita, j’ai vraiment apprécié ce roman.

Rédigé par Laurinouchka

Publié dans #Roman, #J'ai aimé

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