Appelez la sage-femme, Jennifer Worth
Publié le 23 Avril 2015
Jeune infirmière, Jennifer Worth décide, dans les années 50, de parfaire sa formation de sage-femme auprès des sœurs d’un couvent anglican qui soignent les pauvres des quartiers des docks de l’East-End. Appelez la sage-femme est le récit de cet apprentissage, sa rencontre avec ces sœurs, toutes plus extraordinaires les unes que les autres, alors qu’elle-même ne croit pas en Dieu. C’est aussi une formidable description de ces quartiers déshérités du Londres d’après-guerre, de la misère, mais aussi de l’espoir et de la solidarité. Jennifer Worth y trace de magnifiques portraits des femmes qu’elle accouche, récits toujours émouvants, parfois teintés d’humour ou de tragédie. Un témoignage bouleversant d’humanité. Après avoir été infirmière, Jennifer Worth (1935-2011) devient sage-femme, apprenant son métier auprès des sœurs de St John the Divine dans les quartiers pauvres de Londres. Dans les années 70, elle décide de se consacrer à la musique, en tant que pianiste et chanteuse, se produisant dans toute l’Europe. En 2002, elle se tourne vers l’écriture et publie Appelez la sage-femme, un best-seller qui sera suivi par trois autres tomes de mémoires. Elle meurt en 2011 sans connaître l’immense succès de la série télévisé de la BBC, inspirée par son livre.
J’ai lu de bonnes critiques de ce roman-témoignage il y a plusieurs mois. J’étais assez partagée et puis bon comme je dis toujours « avant de critiquer quelque chose, il faut l’essayer soi-même ». Je suis donc allé acheter ce livre par un vendredi pluvieux. J’ai commencé à le lire et… j’ai failli oublier mon diner en compagnie d’amis-lecteurs !
J’ai beaucoup aimé ce récit. Contre toute attente (à mon étonnement !), il ne s’agit pas que d’histoires de mères et d’accouchements. Vous pénétrez dans l’ambiance d’un couvent des années 1950 dans un quartier pauvre de Londres et dans le quotidien souvent difficile de ces femmes.
Jennifer, l’auteure et héroïne, nous conte ses débuts de sage-femme dans un quartier déshérité bien loin de son milieu social d’origine ainsi que ses relations avec les religieuses (infirmières et sages-femmes elles aussi) et les autres sages (laïques) de Saint Nonnatus. Outre son quotidien de sage-femme, on découvre par petits bout sa vie de jeune femme.
Il est difficile de ne pas être touchée par les histoires des différents protagonistes. Je pense par exemple à l’histoire de la jeune Mary. Cette jeune femme, en fait une adolescente de quinze ans, arrive d’Irlande où elle n’a connu que pauvreté et rudesse de la vie pour vivre à Londres une vie meilleure. Malheureusement, ce ne sera pas le cas. Sa route croise celle de Jennifer alors qu’elle est seule, affamée et enceinte. Alors que l’horizon semble s’éclaircir pour elle d’autres épreuves arrivent…
Je pense aussi Conchita Warren qui a vingt-quatre enfants (oui, oui je vous assure !)et dont l’accouchement après un accident dû au smog (brouillon londonien) est à hauts risques. On tremble en lisant ses pages.
Il y a aussi de belles histoires qui vous font sourire et nous font aussi prendre conscience qu’avoir un enfant à l’époque était une véritable aventure. Nous pouvons aussi remercier les avancées médicales type péridurale …
En bref, un très beau témoignage à lire et pour ceux que cela tente il y a une série TV (quatre saisons pour le moment.). Je n’ai visionné que la saison 1 et la saison 2 pour le moment. J’ai bien aimé mais attention il y a des différences entre le livre et la série…