Plume fantôme, Isabel Wolff

Publié le 26 Mai 2015

Plume fantôme, Isabel Wolff

Jenni est « ghostwriter »(nègre), qui prête sa « plume fantôme » aux autobiographies de ses clients. Ce travail lui convient parfaitement - toujours hantée par une tragédie de son enfance, elle préfère se réfugier dans les souvenirs d'autrui plutôt que de ressasser les siens.

Klara, petite fille pendant la Seconde Guerre mondiale, a passé plusieurs années dans un camp d'internement à Java, sous l'occupation japonaise. Elle n'a jamais parlé de ce qu'elle y a vécu, mais à l'approche de son quatre-vingtième anniversaire, elle comprend qu'il est temps de partager l'extraordinaire récit de sa survie.

Tout en amenant Klara à raconter son enfance et à dévoiler un épisode méconnu de l'histoire mondiale, Jenni est contrainte de revenir sur son propre passé. Jenni et Klara pourront-elles s'aider l'une l'autre à apaiser leurs fantômes ?

Je ne connaissais absolument pas cette auteure pourtant prolifique. J’étais passé sans le savoir et sans m’attarder devant ses romans sans jamais me décider à en acheter un. Je ne suis pas une adepte de la chick lit. Du coup, c’est peut-être parce que la couverture n’y ressemble pas, que la quatrième de couverture est alléchante, et que le roman était en bonne place sur la table de la librairie que je me suis décidée à jeter un œil sur ce livre. Grand bien m’en a pris ! J’ai tout simplement eu un véritable coup de cœur !

J’ai apprécié la manière dont le récit est mis en forme avec l’alternance des histoires et des voix. Jenni, son quotidien, ses silences, ses peurs et ses blessures. Klara narrant son histoire lors de l’occupation japonaise à Java. L’alternance de ces deux voix donne à mon sens tout son intérêt au roman. Ainsi, sous nos yeux, les deux femmes affrontent petit à petit le passé et réussissent à s’affranchir de son poids.

Le personnage de Jenni est attachant par sa fragilité. J’ai eu envie de lui prendre la main et de luis « tu peux te confier à moi, tu sais ». L’auteur réussit nous peindre le portrait d’une jeune femme que les événements du passé ont broyé et qui ne sait pas comment les affronter et encore moins comment vivre avec.

Au fil des pages, Jenni amène Klara a parlé de son enfance à Java. Enfance au début heureuse à Java où son père travaille dans une plantation. A l’arrivée de la guerre puis celle des Japonais sont enfance heureuse prend fin. Les jours heureux cèdent la place à des jours sombres où il n’est plus question que de survie, d’éviter les punitions des Japonais, les vexations et les tortures psychologiques.

Klara est un personnage attachant dont l’histoire est très touchante. Tout au long de son récit, on tremble pour elle, ses proches et toutes les femmes de ces horribles camps d’internement.

Ce roman m’a permis de découvrir un autre visage de la Seconde Guerre Mondiale en Asie. Ce ne sont pas les opérations militaires qui nous sont présentées mais le quotidien des civils et en particulier des civils européens. Cette face sombre de l’histoire mondiale peu connue nous ai présentée de façon habile à travers le récit de Klara. Ce récit m’a donnée envie d’en savoir plus sur la guerre dans cette partie du monde.

Ce roman est un coup de cœur et une très belle découverte. Toutefois, en parcourant les quatrièmes de couverture des autres œuvres de cette romancière, je ne pense pas que je me pencherai sur ses autres œuvres. J’espère toutefois qu’elle transformera l’essai en proposant à l’avenir d’aussi beau récit que celui-ci.

Rédigé par Laurinouchka

Publié dans #Roman, #Coup de coeur

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