Le médaillon de Budapest, Ayelet Waldman

Publié le 31 Août 2015

Le médaillon de Budapest, Ayelet Waldman

«Le Médaillon de Budapest n'est pas un simple roman, c'est une mine de trésors. Ambitieux, captivant et terriblement émouvant. »Joyce Carol Oates


Un roman polyphonique étalé sur un siècle qui combine avec brio trois romans en un seul : un beau roman d'amour, un thriller sur le vol d'œuvres d'art et l'histoire vraie d'un scandale historique. Il a toutes les qualités pour séduire un large public.

En 1945, Jack Wiseman, lieutenant dans l'armée américaine, est basé en Autriche. Il est chargé de surveiller le « train de l'or hongrois ». Un train plein de biens volés aux Juifs : meubles, tableaux, bijoux... Jack est bouleversé par son contenu. Mais ses supérieurs hiérarchiques, eux, le pillent sans vergogne. Jack tombe amoureux d'Ilona, une jeune rescapée des camps. Il rêve de l'emmener avec lui en Amérique pour lui offrir une vie meilleure. Mais Ilona ne croit plus à l'amour et à la paix. Elle choisit de rejoindre la Palestine pour se battre. Désespéré, Jack rentre aux États-Unis. Avant de partir, il dérobe dans le train un pendentif en forme de paon venant du village d'Ilona. Soixante ans plus tard, Jack veut faire la paix avec sa conscience. Il confie une mission à sa petite-fille, Natalie : retrouver la propriétaire du pendentif.

De son côté, Amitai pourchasse un tableau perdu représentant une femme à tête de paon. Ce portrait surréaliste est l'oeuvre d'un peintre juif hongrois disparu. C'est le travail d'Amitai : récupérer les objets d'art volés aux Juifs et les rendre à leurs légitimes propriétaires moyennant finance. Un métier pas toujours vertueux qui lui vaut de fortes inimitiés.

Inévitablement, Natalie et Amitai finissent par se croiser. À Budapest, ils deviennent amants. Ensemble, ils enquêtent sur l'histoire du pendentif, mais aussi sur celle du portrait perdu. En effet, tout semble lier le bijou et le modèle à tête de paon. Entre la Hongrie et la Roumanie, ils sont sur la piste d'une jeune artiste naine, Gizella, et de son amie, Nina : Gizella était sans doute la propriétaire du pendentif et Nina la femme du portrait à tête de paon. En une extraordinaire remontée dans le temps, ils retracent la vie des deux jeunes filles.

 

A la lecture de la quatrième de couverture j’étais très enthousiaste. De plus, devant partir quelques semaines plus tard à Budapest, j’étais d’autant plus enthousiaste à l’idée de découvrir un peu l’histoire de ce pays grâce à ce roman. Je dois dire qu’en fait ce livre a juste été une grande déception.

Comme je l’ai terminé il y a quelques semaines mais que le temps m’a manqué avant pour rédiger ce billet je me suis replongée dans ce récit. Toutefois, la magie n’a de nouveau pas été au rendez-vous.

 

L’idée de départ est très intéressante et c’est elle qui m’a vraiment conquise lors de la lecture de la quatrième de couverture. Toutefois, je la trouve mal exploitée. Le contexte d’après-guerre en Europe de l’Est et le « train de l’or hongrois » ne sont que des prétextes pour mettre en scène une histoire d’amour vouée à l’échec. Jack aime Ilona mais Ilona ne croit plus en ce monde. Elle sort des camps de la mort où elle a perdu les siens, comment encore croire qu’il y a de la beauté en ce monde ? Il n’y a donc aucun suspense, aucune issue. L’auteur ne m’a pas surprise par un événement qui pourrait tout remettre en question.

Vient ensuite la partie que l’on pourrait intituler « Amitai et Natalie ». Le même schéma se reproduit mais cette fois ouf ! ça finit bien. Toutefois, encore une fois, le même travers : aucun suspense. Les événements arrivent dans l’ordre dans lequel ils sont censés arriver. Au début, je me suis dit que la partie « thriller » commençait mais que nenni ! Rien ne vient véritablement contrarier les plans des deux protagonistes. De plus, dans cette partie, les personnages m’ont exaspérée. Ils sont trop stéréotypés. Natalie, la gentille avocate trompée par son mari sa lance dans une quête car le cœur brisée et fraîchement démissionnée elle n’a en gros rien de mieux à faire. Amitai le marchand plus ou moins scrupuleux « s’achète » une conscience en la rencontrant et veut faire le bien… Euh, oui ok, et ? Et bien rien. Ils sont pleins de bons sentiments et ne sont absolument pas tout en nuance.

Le dénouement de cette partie m’a beaucoup déçue. Sur un certain nombre de points mais pour ne pas en dévoiler de trop, je dirais juste, que c’est presque grotesque tellement c’est stéréotypé et que j’avais tout deviné depuis…. Les dix premières pages de la partie !

 

Encore une fois, déçue par cette partie du roman. A ce point de ma lecture, je me suis demandée si j’allais poursuivre. J’avais lu un peu plus de la moitié et j’avoue que c’est avec grand peine que j’avais terminé la deuxième partie. Je me suis dit que je ne pouvais abandonner. La suite serait peut-être meilleure. J’ai été une nouvelle fois déçue.

Certes avec les deux dernières parties et donc les dernières voix de ce roman polyphonique on peut dire que la boucle est bouclée. Mais, encore une fois, le texte ne tient pas toutes ses promesses. Tout est tellement évident …. Les personnages sont plus intéressants. Ils ont plus de profondeurs.

Le point positif de ce roman est de faire découvrir un épisode peu connu de l’histoire de l’Europe. J’ai d’ailleurs acheté un livre sur cette période en Europe de l’Est afin de me documenter sérieusement.

 

Outre le roman en lui-même, deux choses m’ont vraiment gênée dans ce roman :

- Il est vrai que les personnes de confession juive ont beaucoup souffert. Atrocement souffert. Toutefois, tout au long du roman il n’est question que de cela. Je sais que c’est une part importante du récit mais parfois j’ai eu l’impression que ça desservait le récit. Un peu de distance prise aurait permis d’apporter plus au roman.

- Le style de l’auteur sans profondeur. Ca dessert énormément le roman. L’auteur n’a pas une pas une belle plume. Le récit manque de profondeur, de poésie, de douleur etc. Je n’ai pas vibré, souffert, pleuré ou ri avec les personnages.

Je nuance toutefois mon propos car cela peut aussi venir de la traduction. Je n’ai pas lu le livre en anglais.

 

D’ailleurs petit point sur l’édition française et petit coup de gueule contre l’éditeur. J’estime que lorsque j’achète un livre à 22€   j’ai droit à une édition de qualité. Les fautes de typographie, les mots manquants, les contresens etc.  ont gâché ma lecture et mon plaisir.

Rédigé par Laurinouchka

Publié dans #Roman, #Je n'ai pas aimé

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