La bibliothèque des cœurs cabossés de Katarina Bivald

Publié le 8 Juin 2015

La bibliothèque des cœurs cabossés de Katarina Bivald

Tout commence par les lettres que s’envoient deux femmes très différentes : Sara Lindqvist, vingt-huit ans, petit rat de bibliothèque mal dans sa peau, vivant à Haninge en Suède, et Amy Harris, soixante-cinq ans, vieille dame cultivée et solitaire, de Broken Wheel, dans l'Iowa. Après deux ans d’échanges et de conseils à la fois sur la littérature et sur la vie, Sara décide de rendre visite à Amy. Mais, quand elle arrive là-bas, elle apprend avec stupeur qu’Amy est morte. Elle se retrouve seule et perdue dans cette étrange petite ville américaine. Pour la première fois de sa vie, Sara se fait de vrais amis, et pas uniquement les personnages de ses romans préférés, qui l'aident à monter une librairie avec tous les livres qu’Amy affectionnait tant. Ce sera pour Sara, et pour les habitants attachants et loufoques de Broken Wheel, une véritable renaissance. Et lorsque son visa de trois mois expire, ses nouveaux amis ont une idée géniale et complètement folle pour la faire rester à Broken Wheel.…

Comme ce livre fait du bien ! J’ai passé un excellent moment avec lui et je ne regrette pas d’avoir céder à la tentation. D’ailleurs comme disait Oscar Wilde « Le seul moyen de se délivrer de la tentation, c'est d'y céder ».

Que dire pour rendre justice à cet ouvrage plein du soleil de l’Iowa ? Déjà, je peux dire que j’ai apprécié le style de l’auteur. Il est fluide, léger, simple sans trop de fioritures et plein d’humour. Bref, ça se lit tout seul.

J’ai aussi trouvé la construction du roman intelligente. En effet, entre les différents chapitres se glisse une lettre d’Amy. On découvre donc en parallèle le quotidien de Sara et des habitants de Broken Wheel et la vision d’Amy. Peu à peu, on découvre Sara et surtout Amy au travers de leur échange épistolaire.

Petit point sur les personnages. Commençons par Sara, l’héroïne du roman.

Je me suis sentie tellement proche d’elle ! Je me suis reconnue dans ce petit rat de bibliothèque, mal dans sa peau, et qui se sent incomprise. Elle est attachante, douce, indécise et tout en retenue. Elle est plus à l’aise avec les livres qu’avec les gens et ne sait pas comment s’y prendre pour leur montrer son attachement, comment discuter avec eux… Bon en fait je dirai presque qu’elle est empotée ! N’y voyez pas méprise de ma part car Sara, finalement, c’est moi quand j’étais adolescente. Et je comprends très bien le fait qu’elle se sente totalement à part et un peu inadaptée au monde actuel !

Toutefois, au fil des pages, elle apprend à s’ouvrir aux autres, d’abord avec la folle idée d’ouvrir une libraire dans un patelin paumé (paumé de chez paumé !). Elle s’attache aux habitants de Broken Wheel comme eux s’attachent à elle.

Les habitants de Broken Wheel… Loufoques ? Euh… ben oui ! Voire un peu flippants pour certains ! Alors qui sont-ils ?

Vous avez Caroline, la solide et forte Caroline qui régente la ville d’une poigne de fer. Chrétienne fervente dont les opinions vont être peu à peu bousculées…

Andy et son ami très spécial Carl. En fait, un couple gay qui tient le bar le Square, le seul bar de Broken Wheel. Andy est un personnage fantasque et loufoque ami avec Jen.

Jen, la « journaliste » de Broken Wheel (j’insiste sur les guillemets autour de journaliste). Mère et femme au foyer qui a atterri dans ce patelin, village, cette ville après son mariage et qui s’ennuie. Elle est très enthousiaste quand Sara débarque dans ce trou paumé et va dès le départ prendre les choses en main. Son objectif ? Retenir Sara par tous les moyens. Pour ce faire, elle va mettre à contribution tous les habitants de la ville : Grace, George, Tom, Caroline etc

Grace qui ne s’appelle pas Grace en réalité…

Je ne m’étends pas plus car je ne voudrais pas trop dévoiler car tous les habitants sont plus loufoques et attachants les uns que les autres. Et Sara notre héroïne dépolit peu à peu sous nos yeux ébahis ses ailes à leur contact.

J’ai dit un peu plus tôt que le style de l’auteur était plein d’humour. De l’humour ça il y en a ! Ce roman est une petite pépite de bonne humeur. Les événements s’enchaînent et des situations désopilantes aussi. Juger par vous-même :

- George est envoyé à la librairie pour demander un livre de Proust (le pauvre !) devant les habitants de Hope (la grand ville peuplée de méchants d’à côté). Seulement Proust est rebaptisé Proos… et non il n’a pas écrit qu’un livre mais… sept ! (Je vous laisse découvrir le reste du passage.)

-Caroline débarque un jour à la librairie très en colère et mouchée par Sara repart avec un livre de littérature érotique gay …

-Une demande en … devant toute la ville … Je ne dis rien de plus sinon ça gâche la surprise.

En résumé : lisez ce roman vous passerez un excellent moment ! C’est drôle et frais ! Et ça fait du biiiiiiiiiiiiiiiien !

Une fois n’est pas coutume quelques citations :

« Quelle terrible prise de conscience : savoir qu'il y avait tant de livres qu'elle ne toucherait jamais, tant d'histoires qui se poursuivraient sans elle, tant d'auteurs anciens qu'elle n'aurait pas le temps de découvrir ! »

« Tu sens? L'odeur des livres neufs. Des aventures pas encore lues. Des amis dont on n'a pas encore fait la connaissance, des heures d'escapade hors de la réalité qui attendent. »

« Quel plaisir y a-t-il à lire un livre merveilleux, si on ne peut pas le signaler à d'autres personnes, en parler et le citer à tout bout de champ ? »

Rédigé par Laurinouchka

Publié dans #Roman, #J'ai aimé

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